- geôlier
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• XVIIe; jeolier 1298; de geôle♦ Vx ou littér. Personne qui garde les prisonniers; concierge d'une prison. ⇒ gardien, guichetier. Être gardé, surveillé par un geôlier.Synonymes :- gardiengeôlier, èren. Litt. Personne qui garde un prisonnier; gardien de prison.⇒GEÔLIER, -IÈRE, subst.A. — Subst. masc. Celui qui garde les prisonniers, gardien de prison. Jadis le geôlier, chargé de la garde des prisonniers, percevait le geôlage (BACH.-DEZ. 1882). Le geôlier, qui apporta la soupe, promit à Brotteaux de le mettre à la pistole, moyennant finance, dès qu'il aurait de la place (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 233) :• Où vas-tu beau geôlierAvec cette clé tachée de sangJe vais délivrer celle que j'aimeS'il en est encore temps...PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 216.Rem. Le fém. geôlière se rencontre dans des emplois métaph. L'ombre n'a pas besoin de clefs ni de verrous, L'ombre est forte. La mort est la grande geôlière (HUGO, Légende, t. 2, 1859, p. 423). La science étant sa geôlière, Le sage Félix Wrotnowski Se verse, rue 8 Barouillère, De l'algèbre pour riquiqui (MALLARMÉ, Vers circonst., 1898, p. 95). Emploi adj. Voici un livre scandaleux [Un beau ténébreux, de Julien Gracq] dont une société geôlière ne devrait pas permettre qu'il parût (M. NADEAU ds Fontaine, n° 43, juin 1945, p. 419).B. — Subst. fém. Femme du geôlier. As-tu du quibus? Il parut inquiet, il ne comprenait pas le mot quibus. La geôlière, voyant ce mouvement, jugea que les eaux étaient basses (STENDHAL, Chartreuse Parme, 1839, p. 32).Prononc. et Orth. : [
], fém. [-
]. Ds Ac. dep. 1694. Sans accent de 1694 à 1762. Étymol. et Hist. Ca 1225 gaiolier, jaiolier (BUEVE DE HANTONE, II, éd. A. Stimming, 2882 et 2897). Dér. de geole; suff. -ier. Fréq. abs. littér. : 480. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 639, b) 381; XXe s. : a) 367, b) 216.
geôlier, ière [ʒolje, jɛʀ] n.ÉTYM. XVIIe; geolier, 1333; jeolier, 1298; de geôle, et -ier.❖♦ Vieux, histoire ou littéraire.1 (1298). Personne qui garde les prisonniers; concierge d'une prison. ⇒ Concierge, garde-chiourme, gardien, guichetier, porte-clef; (argot) maton. || Être gardé, surveillé par un geôlier (→ Citadelle, cit. 2; émettre, cit. 4).1 Précédé du geôlier qui tenait les clefs et de ses deux garçons qui me suivaient pour m'empêcher de rebrousser chemin (…)Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 354.2 (…) le prisonnier songe plus souvent à se sauver, que le geôlier à fermer sa porte (…)Stendhal, la Chartreuse de Parme, XIX.3 Puis, pauvre prisonnier, qu'on raille et qu'on tourmente,Croisant ses bras oisifs sur son sein qui fermente,En proie aux geôliers vils comme un vil criminel (…)Hugo, les Orientales, XL, I.3.1 Hélène frappait à la porte de la prison.« Je voudrais parler à M. le directeur, dit-elle à la guichetière qui vint entre-bâiller la porte.— Entrez dans le greffe, je vais prévenir Mme la directrice, répondit la geôlière. »A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 339.2 (Av. 1549, M. de Navarre). Fig. Garde sévère, comparé à un gardien de prison.4 L'on sait vos intrigues contre l'État, s'écria la reine. Et avec qui, madame ? répliqua la princesse. N'êtes-vous pas ma geôlière depuis deux ans ?Mme d'Aulnoy, Deux contes de fées, « L'oiseau bleu ».5 Un père (dans les œuvres de Molière), c'est un ogre, c'est un argus, c'est un geôlier, un tyran, quelque chose qui n'est bon tout au plus qu'à retarder un mariage pendant trois actes jusqu'à la reconnaissance finale.Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, p. 12.
Encyclopédie Universelle. 2012.